La série Blackwater de McDowell

Tout commence par un crue qui à sa manière va chambouler l’ordre d’un petit village du fin fond de l’Alabama esclavagiste. Lorsque une femme mystérieuse est retrouvée dans une chambre d’hôtel suite à cette crue et que celle-ci est  » adoptée  » par le fils de la famille la plus riche, la matriarche de celle-ci voit tout cela d’un très mauvais œil ! Si vous aimez les univers à la Twin Peaks, la fiction de Stephen King ou encore l’ambiance mélancolique du film Melancholia de Lars Von Trier ce livre et surtout cette saga est faite pour vous ! Ah oui j’oubliais le détail qui tue la couverture bien sur brochée et magnifique !

Nickel Boys de Colson Whitehead

Nickel boys ou le destin tragique du jeune Elwood Curtis.

On est en plein dans les années 1960, le combat pour les droits civiques est en cours. L’histoire s’écrit à coups de massacre du KuKuxKlan. Curtis écoute en boucle les discours de Martin Luther King et rêve d’aller à l’université !

Dans l’idéal Curtis fait ses études , s’engage chez les black Panthers et change la société à coup de jurisprudence .

A cause d’une erreur de justice le mêlant au vol de la voiture qui le prend en stop lors de sa première journée d’université Curtis se retrouve à Nickel Academy qui redresse les jeunes à coups de viols, de tortures et même de crimes.

Comme dans les films qui font badés le fait que ce roman soit basé sur des faits réels vous plonge dans une rage et une petite folie qui monte crescendo !

A lire absolument

Changer : méthode, Edouard Louis

Changer : méthode est un livre passionnant qui semble clore la boucle initiée par en finir avec Eddy Bellegueule.

Changer : méthode en est la mise au carré, le dernier segment mettant en perspective ses trois précédents livres.

Si Eddy conte son enfance malheureuse, victime de sa pauvre famille de beaufs racistes et homophobes, Changer nous raconte dans le détail sa fuite, son ascension et son installation dans la bourgeoisie. Comment le vilain petit beauf du nord aux dents pourries est devenu ce jeune dandy cultivé à la diction empruntée.

Il y a quelque chose de fascinant dans sa description des heures et des mois passés à imposer à son corps ce douloureux changement de classe. Qu’il soit question de son rire, de sa manière de manger ou de se mouvoir, tout chez lui semble le résultat d’un travail acharné.

Cela nous renvoie au roman balzacien, à cette vieille conception de la bourgeoisie qui, vu de l’aristocratie, était une classe d’arrivistes et de parvenus d’engeance roturière.

En cela Edouard Louis est un bourgeois qui réalise malgré lui le miracle de la république bourgeoise. A force d’effort, on peut s’élever au niveau de la bourgeoisie et ce même si ses parents passent neuf heures par jour devant la télévision. A force d’effort, on peut, par sa seule volonté, devenir un écrivain. Il y a cependant une lourdeur dans la forme, un rythme qui trahit un labeur, c’est en cela peut être qu’il demeure prolétaire.

La question est de savoir, maintenant ce cycle achevé, s’il sera dans l’avenir capable de transcender son histoire personnelle pour accéder à cet espace que l’on nomme littérature.

Soleil à coudre, Jean d’Amérique

Des ghettos de Port au Prince,
Jean d’Amérique fait jaillir
Fleur d’orange et
avec elle des torrents de beauté
Soleil à coudre est une poésie brute
dont les délicates images saisissent
encore nos sens bien après le livre refermé.

Anima, Wouadji Mouawad

L’histoire d’un crime atroce dont les seuls témoins sont des animaux.
L’histoire d’un homme prêt à tout pour se venger.
Un récit hallucinatoire où la sauvagerie de l’Homme est décrit du point de vu animal